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Qui est Justine, co-fondatrice de Karst ?

Interviewer imaginaire : Salut, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

Justine : Je m’appelle Justine Decool, j’ai 33 ans et je travaille dans le domaine de la culture depuis 2016. J’habite en Chartreuse et suis la jeune maman d’une petite fille.

Interviewer imaginaire : Tu peux nous en dire un plus sur ton parcours ? Quelles études as-tu suivies ?

Justine : Mon BAC littéraire spécialité arts en poche, je ne savais pas vraiment quelle voie professionnelle j’allais suivre. J’avais en tête que je souhaitais rapidement entrer dans le monde du travail et ne pas faire de longues études. J’ai alors choisi de faire un BTS animation et gestions touristiques locales, me disant que cela me permettrait de barouder ! Rapidement déçue par l’aspect très mercantile du tourisme tel qu’enseigné, j’ai vite su que je ne travaillerai pas directement dans ce domaine. Mais c’est dans ce cadre que j’ai fait un stage au musée d’art et d’histoire de la ville de Royan où j’ai travaillé sur la réalisation d’une exposition temporaire, et là, révélation, j’ai adoré !

Interviewer imaginaire : Ah oui ? Que s’est-il passé ensuite ?

Justine : Je suis un peu revenue sur l’idée de faire des études courtes et me suis lancée dans une licence d’histoire de l’art et archéologie à l’Université Pierre Mendès-France pour creuser un peu plus cette histoire de musées. J’ai parallèlement travaillé dans le commerce et surtout dans l’animation auprès de personnes en situation de handicap et d’enfants. J’ai aussi rejoint une association qui organise un festival d’arts de rue, mettant un pied dans la programmation et l’organisation d’événements.

Interviewer imaginaire : Et qu’est-ce que cela t’a apporté ?

Justine : Je pensais m’arrêter à l’issue de la licence (encore une fois cette histoire d’études courtes !), mais les expériences croisées de mes études, de l’animation et de l’événementiel m’ont orientées vers une voie qui pourrait mêler un peu tout ça : la médiation culturelle. J’ai donc choisi de continuer sur un master professionnel en médiation culturelle. J’ai été prise à l’École du Louvre, dont la première année de master et une année diplômante en histoire de l’art et muséologie. Cette première année m’a réellement permis de mettre un pied dans les domaines de la muséographie, de la régie et la conservation préventive. La seconde année était très instructive et complète sur la compréhension et l’étude des publics et sur toutes les formes de médiations, un régal !

Interviewer imaginaire : Et après ça ? Comment as-tu commencé à travailler dans les institutions culturelles ?

Justine : Dans le cadre du master professionnel, nous devions réaliser un stage long. J’ai été prise en stage pour 6 mois au musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère sur la mission de programmation culturelle. 6 mois qui se sont transformés en 3, puisque j’ai été recrutée pour un remplacement sur le poste de chargée de l’action culturelle. J’y suis finalement restée 6 ans !

Mes études, l’animation et l’événementiel m’ont orientées vers une voie : la médiation culturelle.

Interviewer imaginaire : Quelles étaient tes missions ?

Justine : J’étais chargée de l’action culturelle, une appellation que je trouve un peu obscure ! Au Département de l’Isère, ces postes comprennent des missions de médiation et de communication. Le gros du travail était la programmation culturelle, avec l’organisation d’une quarantaine d’événements par an, et la communication autour de celle-ci et des expositions temporaires. Je m’occupais également de la création d’une programmation et de supports pédagogiques pour les scolaires, de supports de médiation pour les expos et de la coordination d’expositions. On peut dire qu’on ne chômait pas, nous étions une petite équipe qui menait beaucoup de projets.

Interviewer imaginaire : Et c’est donc dans ce cadre que tu as rencontré Antoine ?

Justine : Oui ! Alors autant lui m’a trouvé un peu snob, autant moi, je n’étais pas forcément ravie de le voir arriver. Avec l’équipe, nous avions quelqu’un d’autre en tête pour ce poste… Mais il n’a pas fallu beaucoup de temps pour que nous devenions un super binôme professionnel, et amis. Très rapidement, le projet de créer une SCOP dans le domaine culturel a germé. 6 ans plus tard, Karst est créé !

Interviewer imaginaire : Mais avant Karst ? Où es-tu partie ?

Justine : Après 6 ans passés au musée de la Résistance, j’ai eu envie de voir ailleurs. Il devient parfois difficile, dans le domaine de la programmation et de la médiation, de se renouveler et d’être toujours créative. J’avais besoin d’aborder d’autres sujets, de découvrir d’autres méthodes, une autre collectivité, moi qui n’avais expérimenté qu’au musée de la Résistance. J’ai donc rejoint l’équipe de la bibliothèque d’étude et du patrimoine de Grenoble, sur les missions de chargée de l’action culturelle également. Mes missions étaient cependant différentes : je ne m’occupais plus du tout de la communication (sans regret, ce domaine n’étant pas mon cœur de métier) et la médiation était vraiment au centre. Cette bibliothèque est un lieu assez particulier, hybride, entre la conservation d’un patrimoine exceptionnel, la lecture publique et lieu d’accueil inconditionnel de tout type d’usager-es. J’ai adoré ce rapport beaucoup plus privilégié aux publics.

Interviewer imaginaire : Et alors ? Pourquoi n’es-tu pas restée ?

Justine : D’un point de vue personnel, ma vie a changé entre 2022 et 2024 ! J’ai déménagé en Chartreuse et je suis tombée enceinte. Je ne me voyais pas faire deux heures de route tous les jours encore longtemps. C’était impensable autant d’un point de vue écologique qu’organisationnel. Et puis, professionnellement, il y avait ce projet de boîte qui était sous le tapis depuis quelques années, c’était le moment de se lancer.

Interviewer imaginaire : Deux beaux bébés ! Le mot de la fin ?

Justine : Haut les cœurs ! Je me réjouis de ce nouveau départ et de pouvoir tester un modèle de travail en adéquation avec mes aspirations et mes valeurs. Le projet de Karst a été mûrement réfléchi ces dernières années. Nous nous retrouvons parfaitement avec Antoine sur ce que nous voulons en faire, et je dois dire que c’est exaltant de partager une vision commune, tant professionnelle qu’étique. Il faut aujourd’hui se lancer ! J’espère que de nombreuses institutions se retrouveront aussi dans cette manière de « faire la culture ».