« Alors, comment se passe la création de votre entreprise ? Pas trop compliqué la paperasse ? »
Ces questions reviennent souvent lorsque l’on évoque le projet de créer sa propre activité professionnelle ! Il faut dire qu’en France les statuts juridiques (SA, SARL, EIRL, SAS, etc.) sont nombreux, qu’ils se confondent souvent avec les régimes fiscaux (Micro-entreprise, BIC ou BNC, Impôt sur les sociétés, TVA, etc.), avec les métiers (professions libérales, commerciales ou artisanales) et enfin avec les modes de gouvernance et de propriété (SCOP, SCIC, coopérative loi 47).
Difficile de se repérer dans cette jungle d’acronymes, même lorsque l’on est accompagné dans son projet de création. Nous avions toutefois une idée claire et commune : travailler sur un pied d’égalité, en se partageant les responsabilités et les décisions, entre nous, puis avec celles et ceux qui nous rejoindront un jour. C’est donc assez naturellement que nous est venu l’idée de fonder une SCOP et devenir entrepreneur-actionnaire-salarié, tout ça à la fois. Hélas (et heureusement), on ne fonde pas une Société Coopérative de Production comme ça. Statut, capital, comptabilité, mode de gouvernance, salariat : il faut sortir de l’argent – pas mal – et écrire – beaucoup – avant même d’avoir gagné un sous.
« Comment tester une idée et un marché à plusieurs, dans un cadre qui nous sécurise et qui corresponde à notre éthique ? »
C’est précisément à cette question que répond une certaine catégorie de SCOP : les coopératives d’activités et d’emplois (CAE) dont fait partie Oxalis. Son siège se situe à Aix-les-Bains en Savoie et sept établissements régionaux lui sont rattachés. Forte d’un chiffre d’affaires de plus de 11 millions d’euros (2023) et d’un capital de 210 000 euros, l’entreprise appartient majoritairement à ses salariés, bénéficiant ainsi d’une solide assise financière grâce à ses fonds propres.
Nous avons le statut d’entrepreneur-e salarié-e au sein d’Oxalis. Un statut reconnu depuis 2014 par la loi sur l’Économie Sociale et Solidaire. Les entrepreneur-e-s d’Oxalis partagent une même idée de la coopération et d’un entrepreneuriat différent répondant à certaines valeurs : égalité homme-femme, non-discrimination, respect de l’environnement, démocratie participative. L’intention d’Oxalis est de créer une forme novatrice d’organisation économique et sociale, fondée sur trois dimensions fondamentales :
. le développement d’activités économiques par la coopération,
. l’émancipation des personnes,
. la volonté d’être acteur référent de transformation sociale.
Oxalis n’a donc pas seulement pour vocation de faire germer de nouvelles activités, la coopérative travaille aussi à les conserver, les développer pour devenir plus fortes et créer de nouvelles synergies porteuses de changements sociétaux !
Aujourd’hui, Karst n’existe pas et n’existera peut-être jamais sur le plan juridique. C’est en réalité une marque portée par deux entrepreneur-e-s d’Oxalis, rassemblés en collectif construit autour d’un manifeste et d’une charte interne. Nous avons à nos côtés plus de 240 entrepreneur-e-s avec lesquel-le-s nous pouvons coopérer et une équipe dite « structure » composée de professionnel-le-s expérimenté-e-s et spécialisé-e-s qui accompagne notre activité (comptabilité, assurance, réponse aux marchés publics, administratifs). Parmi elles/eux, une équipe d’accompagnateur-ice-s qui suivent, encadrent et stimulent notre activité. Cette organisation nous permet d’atteindre collectivement un haut niveau de qualité et de robustesse dans l’offre proposée, mais aussi de profiter de certifications exigeantes telles que Qualiopi pour l’offre de formation ou de l’accueil de projets de recherche subventionnés dans un pôle dédié de la coopérative.
Cette façon d’organiser notre travail nous libère des tâches pour lesquelles nous avons peu de valeur ajoutée, mais suppose forcément de verser une contribution commune à la structure : 17% en moyenne de la marge dégagée par notre activité. Entrepreneur-e-s et salarié-e-s nous sommes couvert-e-s par toutes les branches de la sécurité sociale : retraite, maladie, accident du travail, autonomie et famille et nous cotisons pour le droit à la formation et à la protection contre la perte d’emploi. Les prélèvements financiers sur notre activité sont plus importants parce que nous contribuons plus fortement à notre modèle social que des travailleurs non salariés (Freelance, micro-entreprise, dirigeant de SARL) qui auraient une activité équivalente. Nous répercutons (d’abord !) ce choix sur le montant de nos salaires, mais aussi (un peu) sur nos prix, car nous assumons de partager avec nos clients une éthique et une vision de la société.
Pour en savoir plus sur Oxalis, n’hésitez pas visiter le site https://oxalis-scop.fr/ ! Et pour en savoir plus sur la fondatrice et le fondateur de Karst, rendez-vous dans un prochain article.